L’Expédition Lotus — composée de Jacques Biltgen, chef d’expédition et cinéaste, Guy Thomas, photographe conférencier (auteur des illustrations du présent ouvrage) et Francine Tissot, documentaliste — remonte toute la vallée de l’Indus depuis Karachi jusqu’au cœur de l’Himalaya, et séjourne au Cachemire ainsi que dans les hautes vallées himalayennes de l’ouest. Au cours d’un rude et long périple de près d’un an, l’Expédition Lotus connaît toutes sortes d’aventures et accumule un grand nombre de documents ethnologiques et archéologiques. Ce butin comporte l’impressionnant bilan de 7000 mètres de film, 7000 photos, 7 heures de son. Tout au long du grand fleuve Indus, 5000 ans d’histoire et d’art sont évoqués pour le lecteur qui évoluera tour à tour à travers les civilisations préhistoriques de la basse vallée de l’Indus, avec l’étonnante cité de Mohenjo-Daro, détruite par les invasions des Aryens, les chefs-d’œuvre de l’art gréco-bouddhique du Gandhara et les temples du Cachemire, les lieux mêmes où passa Alexandre le Grand, dont la conquête du monde s’arrêta sur l’Indus, les trésors d’architecture de l’Empire Moghol, qui domina l’Inde durant trois siècles, le Temple d’or d’Amritsas et la cité futuriste de Chandigarh, construite par Le Corbusier. À Srinagar, la capitale du Cachemire construite sur la rivière Jehlum, toute la vie est rassemblée sur l’eau. La moitié de la population vit sur d’étranges bateaux ; les marchés, les jardins, la poste, la police sont flottants. Après les mystérieux bazars de Multan et de Peshawar, c’est la visite des fabriques d’armes clandestines du Kohat où le trafic de l’opium est à peine secret. L’expédition Lotus a vécu durant plusieurs mois parmi les peuples de race blanche des hautes vallées de l’ouest himalayen et ces séjours sont admirablement restitués tant par le texte que par l’iconographie de cet ouvrage. Les lecteurs se passionneront pour les Hunzas végétariens qui ignorent la maladie et dont le pays d’une féerique beauté, proche de la frontière chinoise, aux pieds de pics de 8000 mètres, a été appelé « La Vallée des centenaires » ; pour les nomades Bakawals, vivant dans les paysages somptueux des frontières du Tibet, entre 3000 et 4000 mètres, et qui font paître leurs troupeaux de chèvres, dont le poil sert à tisser les fameux châles du Cachemire ; pour les Kafirs rouges enfin, mystérieux païens qui dans une étroite vallée de l’Hindoukouh, pratiquent encore des sacrifices rituels d’origine grecque. C’est la première fois que ces deux derniers peuples, à peu près inconnus en Europe, ont fait l’objet d’une étude et d’un reportage photographique.

Biltgen Jacques - Thomas Guy

Cachemire: Expédition Lotus