Ménin (néerl. : Menen), située sur la Lys près de la frontière française, compte parmi les plus anciennes villes de la Flandre-Occidentale. Ses origines remontent au haut Moyen Âge, lorsqu’un petit établissement s’est développé à un gué (mene), donnant ainsi son nom à la ville. Aux XIᵉ et XIIᵉ siècles, Ménin devint une localité fortifiée relevant du comté de Flandre. Elle obtint des droits de marché et devint un centre commercial local, grâce à sa position sur la route entre Courtrai, Lille et Ypres. À partir du XIIIᵉ siècle, l’industrie du drap et du lin connut un essor remarquable. Aux XIVᵉ et XVᵉ siècles, Ménin traversa tour à tour des périodes de prospérité et de destruction, en raison des soulèvements flamands et des guerres franco-bourguignonnes. Vers 1578, la ville fut durement touchée par les guerres de religion ; ses fortifications furent plusieurs fois remaniées pour répondre aux exigences militaires du moment.Au XVIIᵉ siècle, sous la domination espagnole puis française, Ménin prit une importance stratégique comme place frontière. Sous Louis XIV, elle fut fortifiée par Sébastien Le Prestre de Vauban (1679-1680). Durant cette période, la ville changea plusieurs fois de mains : espagnole, française, autrichienne, de nouveau française pendant la Révolution, puis finalement belge en 1830. Le XVIIIᵉ siècle apporta une période de relative tranquillité et de renouveau économique, fondée sur le lin, le textile et les petits métiers. Ménin souffrit toutefois encore des passages d’armées, notamment en 1793-1794 lors de l’occupation par les troupes révolutionnaires françaises. Après l’indépendance de la Belgique en 1830, Ménin perdit sa fonction militaire et se transforma progressivement en ville commerçante et textile. Le démantèlement des anciennes fortifications, au milieu du XIXᵉ siècle, permit la création de nouveaux quartiers. La construction des lignes de chemin de fer et la modernisation de la navigation sur la Lys renforcèrent encore son rôle économique. Vers 1881, Ménin comptait plus de 10 000 habitants et menait une vie économique et culturelle dynamique, avec écoles, associations religieuses et œuvres de bienfaisance.

Rembry-Barth

Histoire de Ménin (4 tomes)