Le somnambule

Artikelnummer 10124178

Figures à Cordouan : ce surtitre doit couvrir plusieurs romans de Pierre-Henri Simon. Chacun possédera son autonomie narrative et s’organisera autour d’un destin ; mais ils auront ensemble l’unité de lieu : une province française de la côte atlantique ; l’homogénéité du milieu social : la classe cultivée ; enfin la constance de l’intention dramatique : l’affrontement de consciences claires aux problèmes de la vie et de l’histoire. Voici d’abord « Le somnambule » : par une longue lettre à un ami, Laurent Seurde décrit la route de sa vie, depuis sa jeunesse austère et pauvre, un instant éblouie par un chimérique amour, jusqu’au temps où il a choisi d’entrer dans une vocation de sacrifice, si ce n’est dans sa mort. Entre ces deux points, il fut à Cordouan le mari de la sage Louise, le libraire intelligent et actif du « Bateau ivre » ; et il aura cassé son foyer pour suivre à Paris la femme brillante et capricieuse qui l’a d’abord réveillé de son illusion du bonheur, avant de le jeter dans un autre sommeil. « Peut-être une lucidité, dont j’étais trop sûr, a-t-elle que la conscience de mes rêves. » Pierre-Henri Simon Essayiste et romancier, Pierre-Henri Simon ne cesse de porter la conscience anxieuse de son temps, et s’efforce, dans son style d’écrivain comme dans sa pensée de moraliste, à un classicisme ouvert. « Il l’a, a écrit André Billy, comme psychologue et peintre d’une société, des mérites de premier ordre. » Henri Clouard : « Il m’avait souvenir plusieurs fois de Fromentin, notamment dans la partie du “Somnambule” où le ton fait écho à la mélancolie de Dominique. » On penserait également à Joubert, si Joubert avait écrit des romans. » Et Eugène Fabre, dans le “Journal de Genève” a loué « la maîtrise psychologique du livre où l’auteur anime ses personnages dans une réalité authentique et nous introduit, les peignant avec vérité, les éclairant avec profondeur, dans nombre de milieux, et divers, de la vie française ».

pp. 220 / figure a cordouan